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Même les mots s'envolent
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Même les mots s'envolent
12 avril 2009

My story, part I

Seule et fragile, perdue et anéantie, déboussolée et à l'agonie, j'erre dans l'épaisseur de ces ténèbres, sans pour autant trouver une lueur d'espoir, sans pour autant entrevoir une lumière.

Vagabondant dans cette noirceur, où toute notion temporelle semble inexistante; ici, même le son a suspendu son vol. Tous mes sens sont mis à mal. Ma gorge est sèche, plus aucune goutte de salive ne m'est disponible, mes oreilles bourdonnent, mes yeux me brûlent, ma vision est trouble, mes doigts semblent anesthésiés, mon corps a du mal à se mouvoir, ma respiration est lourde, saccadée, douloureuse et semble résonner dans ce désert noir opaque.

Trébuchant à mon moindre mouvement, déstabilisée par des reliefs insoupçonnés du sol, je décide d'explorer cet environnement. Le sol est rocailleux, poussiéreux, dur et volatile. Chacun de mes pas semblent soulever une infinité de particules, d'une légerté invraisemblable. Tout d'un coup après quelques pas, mon pied se bloque accompagné d'un bruit métallique. Saisissant à pleines mains ma cheville je sens un bracelet de fer, large et froid, dur et rugueux. Je cherche à tâtons la chaîne qui m'emprisonne une fois trouvée je remonte le long de celle-ci pour y localiser l'origine. Je me retrouve alors contre un mur froid, fait de briques humides. La panique s'empare de mon esprit, pourquoi suis-je enfermée et attachée ici ?

Avançant contre le mur cherchant des mains une faille à cette muraille, un passage par lequel je pourrais m'enfuir. Après un angle de brique, la texture sous mes doigts changent. La dureté, la froideur et l'humidité de la pierre, laisse place à la fragile solidité du bois. Explorant ce panneau dressé devant moi, ma main saisit une poignée dont la froideur me fait frissonner. Agitant ce morceau de métal, pour essayer d'ouvrir cette lourde porte, je m'aperçois que je suis prise au piège, elle est fermée à double tour. Ruant cette traîtresse de coups, j'essaie de crier, d'appeler de l'aide, mais aucun son ne sort de ma bouche, ma gorge est nouée.

Posant mon dos contre le mur, je me laisse glisser jusqu'à m'asseoir par terre, pliant mes genoux, et posant ma tête sur ces derniers, je me mets à pleurer, je m'allonge, résignée, sur ce sol infiniment fin et poussiéreux. Un léger bruit de pas se fait entendre, retrouvant une agilité qui me semble familière, je me dresse accroupie sur mes jambes, mes mains posées sur le sol, mes ongles s'enfonçant dans celui-ci, mes lèvres remontent dévoilant ma puissante mâchoire, mon regard et mon nez se plissent, me voilà dans ma position d'attaque, prête à bondir sur mon ravisseur.

Un mouvement de clef dans la porte, provoque en moi un excès d'adrénaline, plus que jamais je suis prête, prête à me défendre, prête à attaquer, dans cet endroit la différence entre les deux me semble si mince qu'aucune trace de culpabilité ne pourrait s'emparer de moi.

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